Malgré certaines incertitudes, il apparaît aujourd’hui que la texturation de l’implant pourrait jouer un rôle important dans la survenue du LAGC (lymphome anaplasique à grandes cellules). La France a pu recenser 50 cas de LAGC de 2009 à juillet 2018. Ces cas concernaient en majorité des implants à surface texturée.

Depuis lors, suite aux conclusions des travaux commandités par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et publiés en juillet 2018, on distingue 4 catégories d’implants mammaires selon la nature de leur surface : lisse, micro-texturée, macro-texturée, et recouverte de polyuréthane. Prenant à la fois en compte les données scientifiques concernant le LAGC , et les principes déontologiques qui régissent l’exercice de la Médecine, le Directoire Professionnel des Plasticiens réuni sous l’égide de la SoFCPRE a recommandé de ne plus mettre en place d’implants mammaires à surface macro-texturée de type Biocell® de la marque Allergan® en raison de la sur-représentation de ces prothèses dans cette pathologie.

En décembre 2018, les implants mammaires à enveloppe texturée de la marque Allergan (Microcell et Biocell) ont perdu leur marquage CE, ils ne peuvent donc plus être posés en Europe.

Le Directoire Professionnel des Plasticiens reste prudent concernant les autres implants à surface macro-texturée et les implants à surface recouverte de polyuréthane, pour lesquelles les travaux se poursuivent pour déterminer une éventuelle exposition au risque.

Concernant les femmes porteuses d’implants mammaires à surface macro-texturée de type Biocell®, le Directoire ne recommande pas d’explantation préventive à titre systématique, car le risque de survenue d’un LAGC est extrêmement faible.

Comme chez toutes les femmes porteuses d’implants mammaires, le Directoire recommande une surveillance annuelle chez leur chirurgien, leur gynécologue ou leur médecin traitant (examen clinique, échographie et IRM au moindre doute).

En cas d’épanchement abondant, d’augmentation de volume, de douleur, d’inflammation, ou de toute anomalie au niveau du sein, quel que soit le moment de sa survenue ou en cas de traumatisme sur le sein, une consultation médicale est indispensable.

En l’absence d’anomalies cliniques ou radiologiques, il est toutefois inutile de modifier la fréquence et les modalités d’une surveillance annuelle.

En cas d’explantation ou de changement d’implant, des prélèvements de capsule périprothétique ou d’un éventuel épanchement devront être systématiquement effectués pour le réseau Lymphopath.

NB: le Docteur Poiret n’a jamais utilisé d’implants mammaires à surface macro-texturée de type Biocell® de la marque Allergan®